Les médias au Sénégal: un état des lieux

Publié le par Mamadou NDIAYE

Drapeau-senegal.gifAu Sénégal, à l’exception de la Radio Télévision Sénégalaise (RTS), de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS) et du quotidien national Le Soleil, qui sont des médias d’État, des groupes de presse privés contrôlent l’ensemble des supports de communication média.

Nous avons répertorié plus de 25 quotidiens, pour la plupart nationaux, trois agences de presse (APS, Panapress, Apanews), 20 radios FM, dix chaînes de télévision ainsi qu’une soixantaine de sites d’information en ligne. La bande passante internationale est de 12,4 Gbps[1] avec un nombre d’utilisateurs d’Internet évalué à 2.269.681, soit un taux de pénétration de 17,3% (UIT, juin 2013).

Le nombre d’utilisateurs du réseau social Facebook s’élève à 675.820[2] ; ce qui classe le Sénégal au 12ème rang des pays africains. Concernant le nom de domaine «.sn », 3475 sont enregistrés[3]. Une centaine de blogueurs et de journalistes-blogueurs s’activent sur le Web et sont à la base de nombreuses initiatives citoyennes. La dernière en date est la couverture par les blogueurs de l’élection présidentielle de 2012 à travers un travail d’alerte, d’information en temps réel et de sensibilisation. 

Cependant, il faut reconnaître que ce travail de veille qu’effectuent les blogueurs, les médias privés sénégalais le font et continuent de le faire depuis plus d’une dizaine d’année. En 2000, ils ont joué un grand rôle dans la réalisation de l’alternance politique au Sénégal. Malgré la faiblesse de leurs moyens financiers ou techniques et les multiples pressions ou censures dont ils faisaient l’objet, bref, malgré un environnement qui leur était hostile, les journalistes de ces médias avaient réussi à s’imposer dans l’espace médiatique sénégalais caractérisé par une longue période de monopole exercé par l’État sur les médias officiels.

Toutefois, cette performance ne serait sans doute pas possible sans leur professionnalisme et leur volonté de faire le journalisme autrement. Ce qui leur a permis de donner la parole à ceux qui ne pouvaient pas se faire entendre dans les médias d’États (partis politiques d’oppositions, syndicats d’étudiants ou de travailleurs, simples particuliers), d’informer la population sur toutes les questions qui la concernent, de servir de tribune à tous les partis politiques, opposition ou au pouvoir, d’agir sur la conscience populaire.

Grâce à la téléphonie mobile, les médias privés sénégalais ont réussi à assurer une couverture complète du territoire national lors du scrutin présidentiel et transmettre rapidement les informations. Quant à Internet, présent au Sénégal depuis 1996, il a permis à cette presse privée avec ses éditions en ligne de s’internationaliser, d’informer le plus grand nombre de citoyens et, grâce à la liberté d’expression qu’il procure, d’échapper à la censure des politiques.

Cette pratique a prospéré. Cependant, de nos jours, nous notons régulièrement sur le web sénégalais des dérives, des écarts par rapport à la norme éthique et déontologique, commis par des journalistes professionnels ou par des blogueurs. Nous analyserons les cas les plus représentatifs.



[1] http://www.osiris.sn/Internet.html, chiffres clé internet au Sénégal, consulté le 28/05/2013

[2] http://www.Internetworldstats.com/stats1.htm, Internet Usage Statistics for Africa (Africa Internet Usage and Population Stats), consulté le 26/05/2013.

[3] NIC Sénégal, mars 2012.

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